Refonte majeure du système scientifique et d’innovation en Nouvelle-Zélande  

La Nouvelle-Zélande, pays associé dans le cadre du pilier II d’Horizon Europe, entreprend actuellement une refonte majeure de son système scientifique et d’innovation.

Le premier rapport du groupe consultatif sur le système scientifique (SSAG) a été publié cette semaine. Ce rapport se concentre sur les questions structurelles et fournit des recommandations pour remodeler l’architecture du secteur scientifique afin de relever les défis actuels auxquels la Nouvelle-Zélande est confrontée.

Le SSAG a mené une vaste consultation auprès des secteurs de l’enseignement, de la recherche, du gouvernement et du secteur privé. Les principales recommandations du groupe SSAG que le gouvernement a décidé d’appliquer dans le cadre de la réforme sont présentées ci-dessous :

– la création du Conseil consultatif du Premier ministre pour la science, la technologie et l’innovation (PMSTIAC) afin de placer les universités, la science, la technologie et l’innovation sous la responsabilité d’un seul ministre et de fournir une orientation stratégique et des priorités nationales.

– la fusion des instituts de recherche de la Couronne en trois organismes publics de recherche (PRO) thématiques : Sciences de la terre, Bioéconomie, Santé et Médecine légale. Un quatrième PRO sera créé autour des technologies avancées (IA, technologie quantique et biologie synthétique). L’une des déclarations les plus frappantes du rapport concernant l’émergence des technologies avancées est que « la Nouvelle-Zélande n’est tout simplement pas préparée et, compte tenu du rythme des changements, elle aura bientôt du mal à rester respectée en tant que pays développé ».

– le démantèlement de Callaghan Innovation, dont certaines composantes seront intégrées dans les PROs.

– la création d’une nouvelle agence, Invest New Zealand, qui sera un guichet unique pour les investissements étrangers directs.

– l’élaboration d’une politique nationale de gestion de la propriété intellectuelle

Deux choses me semblent intéressantes à la suite de la publication du rapport du SSAG :

– il n’est pas fait mention d’une augmentation du financement d’un système qui est actuellement sous-financé. Il sera intéressant de voir quelle sera la position de la Nouvelle-Zélande concernant sa participation au prochain FP10. La Nouvelle-Zélande est actuellement un pays associé au titre du pilier II uniquement. Si la Nouvelle-Zélande veut retenir et attirer les talents et stimuler l’innovation, il pourrait être intéressant de devenir un pays associé dans le cadre des piliers 1 et 3. Les subventions de l’ERC, les bourses postdoctorales MSCA et les DNs ainsi que les subventions de l’EIC pourraient, à mon avis, changer la donne et apporter aux organismes de recherche et aux industries néo-zélandaises le financement et les investissements dont elles ont tant besoin.

– Il est triste de constater que les sciences sociales et Mātauranga Māori sont négligées dans ce rapport axé sur l’innovation, la croissance économique et la prospérité, comme si leur importance et leurs contributions à ces sujets étaient inexistantes. Leur mention dans ce rapport est au mieux anectodique ce qui est particulièrement troublant au regard de la décision prise par le gouvernement néo-zélandais d’exclure le panel SHS des fonds Marsden.

Cliquez pour plus de détails et le rapport du SSAG.

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